Dans l'article Check-up de Printemps partie 1, nous avons souhaité vous accompagner dans la vérification de votre moto à la sortie de l’hiver. Une fois que votre bécane se trouve en ordre de marche, il faut penser à “réveiller” le motard qui sommeille en vous depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Comment retrouvez les bons réflexes, seul ou en groupe ?
Pour vous apporter les meilleurs conseils, nous avons fait appel à l’expérience de deux moniteurs de moto-école : Cédric et Emeric. Motards expérimentés et enseignants diplômés, ils vous donnent les clés pour reprendre le guidon en toute sérénité.
Après un hivernage interminable, vous n’avez qu’une envie, c’est de vous remettre en selle ! Avant de repartir sur vos routes préférées, n’hésitez pas à commencer par une petite remise en forme progressive. Juste le temps de reprendre les bonnes habitudes...
A l’approche du printemps, beaucoup de salons ou évènements motos ("Toutes en Moto" début mars par exemple) proposent des ateliers de “reprise de guidon”, souvent gratuits. Il n’est aucunement question de vous juger, seulement de vous redonner les clés pour un redémarrage en douceur et en sécurité !
Si vous n’avez pas possibilité de participer à ce genre d’activité, vous pouvez vous organiser (avec quelques copains ?) une sorte de mini-plateau afin de vous remettre en forme. Quelques bouteilles d’eau suffiront à se substituer aux cônes afin de réaliser un “8” avec un centre et deux portes de chaque côté.
L’objectif est simple : travailler le regard.
L'exercice peut sembler simple, voir simpliste. Pour autant, un simple quart d’heure permettra de vous remettre bien en confiance et vous ressentirez immédiatement les effets en reprenant la route.
Attention toutefois à l’excès de confiance : aucun exercice ne remplace les kilomètres !
En fonction de votre budget plusieurs possibilités s’offrent à vous. Des associations comme la Casim ou l'AFDM par exemple, vous proposent des stages ou des sessions de remise en route. Intéressants, formateurs, ces stages vous apportent un supplément technique spécifiquement adapté à la route et destiné à vous donner le maximum d’éléments pour rouler en sécurité.
Cependant, n’oubliez pas les Auto/Moto-Écoles ! Reprendre quelques heures de conduite et/ou de plateau est tout à fait possible. Cela vous permet de retrouver quelques bases encadré par des professionnels et dans des environnements sécurisés.
Au delà des possibilités payantes, vous pouvez également profiter de sessions gratuites organisées par les différents pelotons départementaux de Gendarmerie. Ces journées “trajectoires de sécurité” ou “reprise du guidon” divisées entre théorie et pratique sont encadrées par les motards de la Gendarmerie et proposent des apports techniques intéressants.
Enfin vous pouvez également réaliser quelques exercices vous même sur une zone dégagée. Pensez à travailler votre utilisation des freins. Priorité au frein arrière pour des arrêts en douceur entre 30 et 0 km/h. Faites quelques aller/retours en augmentant progressivement la vitesse, fixez vous des zones de déclenchement et d'arrêt et en variant l'utilisation des freins et en finissant par une utilisation couplée.
Les premiers rayons de soleil refont leur apparition. Les températures augmentent de quelques degrés, suffisamment pour ne plus avoir à s'équiper comme un cosmonaute pour une sortie extra véhiculaire. Mais la météo peut vous jouer quelques mauvais tours…
A la mi-saison, il est indispensable de prendre avec soi plusieurs équipements adaptés aux différents moments de la journée si on doit partir sur une journée complète ou si on risque de rentrer de nuit. A minima une paire de gants hiver.
En effet, il n’est pas uniquement question de confort, mais aussi de sécurité. Des doigts engourdis peuvent ralentir les réactions sur les commandes en cas d’urgence. Pensez également aux équipements de pluie ou au surpantalon. Bien pratiques même sans pluie, ils ont un effet coupe vent qui évite de trop subir le refroidissement éolien.
Si l’envie est effectivement assez tentante d'alléger son équipement pour plus de confort, de souplesse dans les mouvements, n’oubliez pas que les écarts de températures entre le jour et la nuit sont encore importants. Et même encore entre le matin et l’après midi dans certaines de nos régions. Comme le précise Cédric, vous devrez adapter votre tenue aux différents moments de la journée. Anticiper c’est aussi important concernant votre équipement !
Si vous êtes équipé d’un écran fumé, penser également à prendre avec vous votre écran clair pour un retour de nuit ou faire face à un changement de météo plus sereinement.
Quoi qu’il en soit ne négligez jamais votre équipement et son adaptation aux conditions de roulage. Au delà de son utilité en cas de chute, le confort et la protection (face aux intempéries) qu’il vous apporte sont des éléments clé de votre plaisir comme de votre sécurité lorsque vous roulez.
Lorsqu'une saison s'installe, nous nous habituons aux conditions, aussi mauvaises soient-elles, et agissons en conséquence. Mais en période de transition, nous pouvons facilement nous faire piéger. En effet, quelques jours qui semblent annoncer la nouvelle saison ne veulent pas nécessairement dire que tous les voyants sont au vert !
L’hiver est passé par là, l’automne aussi. Et en fonction de la région où vous habitez, il a laissé plus ou moins de traces sur vos routes favorites, particulièrement sur le réseau secondaire et en zone rurale.
Tout comme à l’automne, l’approche du printemps ne se fait pas sans quelques semaines où les routes se montrent sales et/ou abimées. Redoublez de prudence, notamment à l'approche de zones “aveugles”, de ponts ou autres zones exposées au vent et à l’humidité. Faire face à une portion de route détrempée sur uniquement quelques mètres peut se montrer plus dangereux encore que rouler sous la pluie.
Dans les champs, essayez de distinguer à l’avance les chemins utilisés par les véhicules agricoles. A ces jonctions avec le bitume, les routes peuvent être particulièrement chargées en boue.
Après l’hiver, les collectivités attendent souvent plusieurs semaines avant de réparer les dégâts dûs au gel, afin d’être sûrs de ne plus avoir de températures négatives. Soyez méfiants dans les endroits que vous savez particulièrement humides.
Pensez à tous les pièges que vous pouvez trouver au détour de n’importe quel virage et même avant d’ailleurs ! Depuis votre dernier passage en moto, votre route préférée a peut-être été dégradée par le gel ou bien de nouveaux nids de poules ou autres déformations sont apparues.
Si vous roulez en zone rurale, pensez aux animaux qui peuvent croiser votre route tôt le matin ou à la nuit tombée. Attention également aux changements de luminosité, à l’éblouissement, en particulier en cas de soleil rasant, juste après le lever du soleil et avant son coucher.
En temps normal, le motard et sa moto ne sont pas les usagers les plus attendus sur la route par les autres utilisateurs, en particulier par les automobilistes. C’est encore plus le cas à la sortie de l’hiver, cette période où les conditions de roulage se font moins clémentes pour les motards et donc leur présence sur la route se fait beaucoup plus rare.
La physiologie humaine étant ce qu’elle est, en hiver avec la météo capricieuse et la nuit qui tombe plus vite (et sans compter un éventuel traitement pour un rhume !) le temps de réaction s’allonge inévitablement. C’est valable pour vous, mais aussi pour l’automobiliste dont vous croiserez le chemin. Et le “cocon” de l’habitacle avec un chauffage un peu trop élevé n’aide pas à éviter l'hypovigilance. De plus, même dans les villes où les deux roues sont nombreux, ceux-ci sont bien moins présents sur les routes, et les automobilistes peuvent se laisser surprendre par le retour des motards.
N’oubliez pas que pour beaucoup, la capacité d’accélération d’une moto est une composante inconnue. Faites preuve de compréhension et soyez attentifs au comportement des automobilistes. Evitez par exemple de dépasser à toute vitesse si la situation ne l’impose pas, afin de laisser le temps aux autres usagers de bien prendre conscience de votre présence et de vos intentions. Signalez vos changements de direction ou de voies bien en avance et évitez de surprendre. Pensez également à augmenter de façon importante vos distances de sécurité.
Rendez vous au maximum toujours visible des autres. Vous n’avez qu’un seul phare et votre présence sur la chaussée est bien moins importante que celle d’une voiture. Faites en sorte d'apparaître dans les rétroviseurs des véhicules qui vous précèdent et adaptez votre placement en fonction de la situation. Enfin, respectez vos distances de sécurité, frontales et latérales, elles vous sauveront la vie !
Soyez en permanence vigilant pour les autres. Et restez courtois, personne n’est à l’abri d’une erreur ou d’une faute d'inattention, même vous !
Par choix ou non, il peut arriver que vous ne touchiez pas un guidon pendant une longue période. Alors, les réflexes et les sensations peuvent mettre un peu de temps à revenir. Pour éviter de vous mettre en danger, faites preuve de bon sens et lisez les quelques rappels ci-dessous.
Soyez humble, même un motard expérimenté sera un peu “rouillé” après plusieurs semaines ou mois sans rouler. Les repères changent, surtout si vous rouliez beaucoup en voiture entre-temps.
De plus, les écarts de températures se font encore plus importants qu’en plein hiver. Par ailleurs, une température du bitume inférieure à 7°C peut avoir une influence non négligeable sur l’adhérence. Et ce, même si les pneumatiques récents ont fait d’énormes progrès en la matière. Vérifiez la pression et soyez prudent lors de la mise sur l’angle, qui devra être très progressive pour laisser le temps à la gomme de monter en température.
De même, attention si vous effectuez vos premières sorties avec des amis à ne pas trop hausser le rythme. Si vous vous sentez en difficulté, n’insistez pas et arrêtez-vous. Discutez-en et passez devant.
Enfin, un seul mot d’ordre : de la souplesse ! Faites preuve de douceur, anticipez les changements de direction en ralentissant tant que vous vous trouvez bien en ligne droite. De la même façon, attention aux accélérations surtout si vous disposez d’une machine avec beaucoup de couple. N’oubliez pas que même une machine moderne bardée d’électronique a ses limites : le contrôle de traction ne vous sauvera pas en cas de dérobade latérale du pneu arrière !
Sur la route, il va falloir prendre le temps de retrouver ses repères, se réhabituer aux réactions de sa moto, à son poids, son gabarit, sa façon de prendre un virage ou une courbe. Prenez le temps de vous “remettre dans le bain” car l’excès de confiance est notre pire ennemi.
Être souple et coulé sur votre moto et dans votre conduite est LE conseil primordial à retenir. Côté trajectoire privilégiez celles proposées sur ce schéma !
Privilégiez toujours un bon ralentissement avant votre virage pour un passage et une sortie maîtrisés.
Merci à Cédric et Emeric pour leurs conseils et bonne route à tous ! ✌ #RideYourLife
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